À l’occassion de la Journée internationale de la langue maternelle (21 février), j’ai écrit un essay pour attirer l’attention sur la diversité linguistique et l’importance de préserver les langues maternelles de chacun(e).

Il y a 7102 langues humaines reconnues dans le monde. C’est une richesse linguistique et culturelle extraordinaire, mais elle est toutefois ménacée, car environ 3000 langues sont en danger.

L’UNESCO distingue cinque degrés de danger pour une langue:

  1. Vulnérable: la plupart des enfants parlent la langue, mais elle peut être restreinte à certains domaines (par exemple: la maison).
  2. En danger: les enfants n’apprennent plus la langue comme langue maternelle à la maison.
  3. Sérieusement en danger: la langue est parlée par les grands-parents ; alors que la génération des parents peut la comprendre, ils ne la parlent pas entre eux ou avec les enfants.
  4. En situation critique: es locuteurs les plus jeunes sont les grands-parents et leurs ascendants, et ils ne parlent la langue que partiellement et peu fréquemment.
  5. Éteinte: il ne reste plus de locuteurs.”

Les principaux critères d’évaluation du degré de danger d’une langue sont:

  • le nombre de locuteurs,
  • la population ethnique,
  • l’âge moyen des locuteurs,
  • les domaines dans lesquels la langues est utilisée,
  • l’attitude des locuteurs vers la langues,
  • la transmission générationnelle de la langue.

La situation semble alarmante: au ce moment même, presque 50% des langues humaines périssent lentement. Toutefois, la question qui se pose alors est: pourquoi faudrait-il se soucier de la disparition d’une langue qui apparemment ne joue aucun rôle dans le contexte global? Quelle est l’importance d’une „mini-langue” dans un monde qui communique en six langues majeures (Anglais, Francis, Espagnol, Arabe, Chinois, Russe), dont l’Anglais a le statut de lingua-franca? Insignifiante, si on considère une langue seulement comme un instrument de communication.

Pourtant, je vais argumenter qu’une langue serve un objectif plus grand que le simple échange d’informations entre les gens. Le point de départ pour cette discussion est indubitablement la théorie du déterminisme linguistique, selon laquelle la langue (native) détermine la pensée et les processus de réflexion humaines (la catégorisation, la mémoire, la perception). Peut-être la plus populaire forme de déterminisme linguistique est l’Hypothèse de Sapir-Whorf, formulée par Edward Sapir et Benjamin Lee Whorf. Les deux ont avancé quatre arguments principaux à l’appui de cette théorie:

  • Chaque langue est une disposition sémantique, une ordre symbolique du monde, c’est-à-dire que chaque langue projete le monde d’une facon unique.
  • Chaque langue reflète une interpretation personelle (d’une communauté) du monde, elle représente la vision du monde d’un peuple.
  • La structure de chaque langue (la grammaire) contient une philosophie latente, une logique spécifique ou, en les paroles de Whorf, une „métaphysique latente”.
  • Chaque langue détermine les modèle de pensée et donc influence le comportement de ses locuteurs. Par conséquent, une langue unifie ses locuteurs en conférent un sens de communauté.

Alors que la plupart des langues sont liées dans une certaine mesure, en descendant de la meme famille linguistique (indo-européenne, sino-tibétane etc.) il a y a des langues avec des structures tout à fait uniques. Par exemple:

  • Yuchi, une langue amérindienne isolée parlée dans le Nord-Ouest de l’Oklahoma, est clasifiée comme langue isolée parce qu’elle présente ds caractéristiques uniques. Par exemple, les substantives inanimés sont repartis en trois groupes: objets verticaux, objets horizontaux et objets ronds.
  • Oro Win est une des 5 langues reconnues pour utiliser le son officiellement défini comme „aphone dentaire bilabial trille affriqu”.
  • Ket est la seule langue sibérienne qui utilise un system tonal dans lequel le timbre de la voix peut donner des senses différents aux mots qui sont similaire acoustiquement.

Ces exemples prouvent le troisième point de l’Hypothèse de Sapir-Whorf: la richesse infinie et la complexité fascinante des langues humaines. L’extinction de chacune de ces langues signifierait la perte d’un aperçu dans les méchanisme de la langue et du langage.

Comme partie intégrante d’une culture, une langue reflète ses particularitées (coutumes, croyances, sens de l’humour, valeurs etc.), c’est-à-dire elle transfère de préciux éléments d’information sur la culture respéctive. En d’autres termes, une langue et l’ADN d’un people.

De plus, on doit regarder la problème des langues en danger d’un point de vue légal: la préservation d’une langue est un droit de ses locuteurs. Garder sa langue est pour beaucoup de communautées un moyen de résister à l’assimilation d’une communautée et implicitement une langue dominante. Ainsi, une langue confère ses locuteurs une certaine pouvoir.

La préservation et révitalisation des langues en danger apportent un atout incontestable aux locuteurs: le bilinguisme. Outre la fonction pratique de faciliter la communication entre deux langues/cultures, le bilinguisme offre des avantages cognitifs reconnus scientifiquement: capacité améliorée de mémoire et de décision.

En conclusion, une langue est une source d’histoire, identité, culture, personalité d’un peuple. À grande échelle, une langue est une partie vitale du patrimoine intangible de l’humanité. Avec chaque langue éteinte, un morceau de l’histoire universelle, de l’humanité meme, disparrait.